Comme vous l'avez sans doute appris, la Métropole de Vauxin s'est engagé dans la lutte contre un fléau de notre société moderne : les agressions et les violences sexuelles.
Par la présente lettre, je vous sollicite afin que la procédure judiciaire actuelle, qui est de votre compétence constitutionnelle, soit modifiée et qu'il y ait la création d'un service judiciaire de comparution immédiate pour les cas d'agressions et de violences sexuelles.
Aujourd'hui, les victimes de ces faits sont confronter à des multiples barrières : la honte, tout d'abord. Il n'est pas normal que dans notre pays, des gens agressés, violentés, se sentent honteux. En cela, notre démocratie faillit à son principe de justice. Notre société faillit à son principe d'éducation en laissant ce sentiment de honte perdurer. Non, ces victimes n'ont pas à avoir honte et c'est quelque chose que nous devons clamer. Aucune victime, dans une civilisation quelle qu'elle soit, ne devrait avoir à rougir d'être victime. Elle devrait être épaulée, accompagnée, traitée avec compassion, respect et considération.
L'autre barrière est intimement liée à la première, il s'agit de l'indifférence voire la minimisation. A ce titre, un peu partout dans le monde, la parole se libère, de plus en plus de victimes parlent, parce qu'elle en ont assez de vivre comme si c'était elles les coupables. Et face à cette parole qui se libère, ne faisons pas l'autruche, ne nous mettons pas un bandeau sur les yeux, ne parlons pas pour dire que ce n'est pas si grave, ne restons pas silencieux. S'il parait évident que la présomption d'innocence est importante, elle ne doit pas servir de prétexte à un manque de considération ou de respect à l'égard des personnes se posant comme victimes.
Enfin, notre pays, comme beaucoup dans le monde, ne répond pas présent. Les victimes, outre la honte, outre le fait d'être prises pour des menteuses, de fabuler, d'exagérer, de surinterpréter, se heurtent derrière à la lenteur de notre justice. Est-il normal qu'un agresseur sexuel, un violeur, un pédophile, ne soit jugé que cinq, six ans après le dépôt d'une plainte ? Est-il sain de laisser les victimes de ces actes abominables et destructeurs dans l'attente ? N'est-ce pas là une torture, une blessure supplémentaire à leur calvaire ?
Je crois, Monsieur le Ministre, que la Frôce se doit d'être au rendez-vous. Si sur bien des aspects que j'ai cité, les métropoles sont compétentes et peuvent agir d'elles-même, sur d'autres, comme ceux de la procédure judiciaire rien ne peut être fait sans vous. C'est la raison pour laquelle je vous fais cette demande aujourd'hui.
L'humaniste que je suis ne supporte plus l'impunité, la souffrance que vivent ces milliers de personnes. Et si ma demande ne concerne qu'un point de vos compétences, j'en appelle à vous et au reste du Gouvernement, pour mettre ce fléau des agressions et violences sexuelles à votre ordre du jour. Nous avons assez perdus de temps !
Par votre rôle, votre fonction, par le côté fédérateur de l'institution que vous représentez, je pense que vous avez moyen d'agir, de convaincre et d'écrire un avenir meilleur pour les hommes, les femmes, les enfants, victimes oubliées et trop longtemps méprisées...
Je vous en remercie par avance.
Karl Lacroix-Hanke,
Président de la Métropole de Vauxin.
Président de la Métropole de Vauxin.